Privé de roulage lors des libres 1 à la suite d’un problème de boîte de vitesses, Charles Leclerc s’est parfaitement rattrapé dans l’après-midi en s’adjugeant le meilleur chrono des libres 2. De bon augure avant la séance qualificative de samedi.
En trois participations au Grand Prix de Monaco, il n’a encore jamais vu le drapeau à damier. Malchanceux pour certains, peu en réussite pour d’autres, Charles Leclerc a vécu, doux euphémisme, des débuts pour le moins contrastés avec sa course à la maison. Souvent compétitif dans les rues qui l’ont vu naître il y a de cela vingt-trois ans, le Monégasque n’est pourtant jamais parvenu à convertir les promesses nées de ses belles performances des essais. Privé d’un succès amplement mérité en Principauté l’année de sa campagne victorieuse en Formule 2 (il menait solidement la course en 2017 quand un problème de roue l’a contraint à l’abandon. Ndlr), le pilote Ferrari a encaissé deux autres déceptions de taille une fois l’étape de la Formule 1 franchie, sa course à domicile connaissant à chaque fois une fin prématurée tant chez Sauber (2018. Ndlr) que chez Ferrari (2019. Ndlr).
« Je n’ai pas eu beaucoup de chance ici ces dernières années, confirme le protégé de Nicolas Todt en conférence de presse officielle d’avant Grand Prix. Mais vous savez, la chance va peut-être tourner cette année. J’ai toujours été plutôt compétitif ici donc on verra bien. » Déterminé à définitivement chasser de son esprit ses contrariétés passées, l’enfant prodige de la Principauté s’est lancé avec détermination dans un week-end monégasque qui pourrait marquer une nouvelle étape dans le processus de reconstruction du team transalpin. Conforté par les performances en hausse d’une SF21 plus saine et plus homogène que sa devancière, le fer de lance de la Scuderia n’a pourtant pas eu le loisir d’apprécier à sa juste mesure le comportement de la dernière-née des ateliers de Maranello sur le mythique toboggan princier, une défaillance de sa boîte de vitesses le contraignant à immobiliser sa machine après quatre petits tours en libres 1.
« Nos adversaires n’ont pas dévoilé toutes leurs cartes »
Reparti lors de la séance de l’après-midi avec une boîte neuve, mais aussi un net déficit de roulage vis-à-vis de ses adversaires directs (à titre de comparaison l’homme le plus rapide de la matinée, Sergio Perez, a bouclé à 36 reprises les 3,337 km du tracé princier. Ndlr), Leclerc a logiquement pris le temps de retrouver ses marques sur un tracé qui ne pardonne pas le moindre écart de conduite avant de hausser la cadence en fin de séance au moment d’effectuer une simulation de qualification. Longtemps devancé par un Carlos Sainz en grande forme pour son premier Grand Prix de Monaco tout de rouge vêtu, le leader de Ferrari a finalement eu le dernier mot sur le Madrilène à un peu moins de vingt minutes du terme de cette seconde cession libre du jeudi. Crédité du temps le plus rapide de l’après-midi en 1’11'684, Leclerc précède son coéquipier Sainz (1’11’’796. Ndlr) et les deux hommes fort de ce début de saison Lewis Hamilton (1’12’’074. Ndlr) et Max Verstappen (1’12’’081. Ndlr).
« Ce fut une belle surprise de voir la journée se terminer aussi bien surtout après la difficile matinée que nous avons vécue, confie après coup le vainqueur du Grand Prix d’Italie 2019. Ici, il est important d’accumuler le plus de tours possibles, mais avec le problème que nous avons rencontré en libres 1, nous n’avons pu en boucler que quatre dans la matinée. Heureusement, je me suis vite senti à l’aise avec la voiture lors des libres 2. Je pense même que l’on dispose encore d’une bonne marge de progression. Maintenant, il faut savoir garder raison et ne pas s’enflammer car je suis persuadé que nos adversaires n’ont pas dévoilé toutes leurs cartes. Une grosse journée de travail nous attend demain (vendredi. Ndlr). Nous ne connaîtrons réellement notre niveau qu’à partir de samedi. » Abonné au top 4 en qualification depuis le début de la saison, Leclerc a l’occasion de faire encore mieux sous les yeux de son public.
Andrea Noviello