Impatient de retrouver les rues de sa Principauté natale, Charles Leclerc se réjouit du défi qui l’attend sur un tracé réputé pour ne rien pardonner aux pilotes.
La dernière fois qu’il avait couru dans son jardin monégasque, il n’était encore que l’élève au côté du maître Sebastian Vettel. Débarqué de la petite écurie Sauber pendant l’intersaison, Charles Leclerc devait alors tout prouver au sein d’une Scuderia Ferrari réputée pour ne pas être particulièrement patiente avec ses jeunes talents. Sorti avec les honneurs d’une première saison en rouge qui le verra remporter ses deux premières victoires en Grand Prix (Belgique et Italie 2019. Ndlr), le Monégasque n’a depuis jamais cessé de confirmer tout le bien que le paddock pense de lui. Meilleur représentant de Maranello l’an dernier (et de loin), le jeune prodige de la Principauté a poursuivi sur sa lancée en cette entame de campagne 2021, enchaînant les prestations de haute volée au volant d’une SF21 décidemment bien plus compétitive que sa devancière.
« Ce début de championnat est clairement positif, souligne le protégé de Nicolas Todt lors d’une visioconférence organisée par la Scuderia en marge de l’épreuve princière. Jusqu’ici, on a toujours su maximiser le potentiel de la voiture et c’est d’autant plus important que l’on reste encore un petit peu en-dessous de nos attentes. On a, malheureusement, pris du retard après la saison 2019 et on tâche désormais de le combler. C’est un long processus, mais on donne tout pour y arriver. » Pièce maîtresse d’une opération reconstruction qui doit ramener l’écurie chère à Enzo Ferrari au sommet de la hiérarchie d’ici un an ou deux (au mieux), Leclerc n’a en effet pas ménagé sa peine depuis l’ouverture des hostilités à Bahreïn pour tenter de redorer le blason d’un team à l’image sérieusement écornée par les mauvais résultats enregistrés en 2020.
« J’ai toujours préféré les circuits en ville »
Quasiment parfait dans son exercice favori des qualifications (il reste sur trois top 4 en quatre séances. Ndlr), le natif de Monaco s’est montré tout aussi inspiré le dimanche de course, récoltant quarante précieux points qui lui permettent d’occuper une solide cinquième position au championnat. Devancé d’un seule petite unité par le Britannique Lando Norris au classement des pilotes, le leader de la Scuderia demeure même à portée de tir du troisième Valtteri Bottas (le Finlandais totalise quarante-sept points après quatre Grand Prix. Ndlr), preuve qu’il a non seulement tiré le meilleur parti d’une SF21 plus homogène que la décevante SF1000, mais qu’il a aussi réussi à chiper quelques points à une sphère Mercedes-Red Bull que l’on croyait, à tort, inaccessible pour Ferrari en début de saison.
Bien décidé à prolonger sa belle série à l’occasion de son Grand Prix à la maison, le Monégasque piaffe d’impatience à l’idée de retrouver une piste qui a fait naître en lui la passion de la vitesse et du pilotage. « J’ai toujours préféré les circuits en ville, explique le champion 2017 de Formule 2 lors d’une conférence de presse virtuelle réservée aux médias de la Principauté. J’adore rouler à la limite de la voiture sans jamais pouvoir aller au-delà, car avec les murs on n’a malheureusement pas le droit à l’erreur ici. J’aime ce challenge et c’est aussi pour ça que j’apprécie autant Monaco. Même si on fait abstraction du fait que je sois Monégasque et que j’ai grandi ici, Monaco resterait tout de même mon tracé préféré. » Peu en réussite jusque-là à domicile, Leclerc n’attend désormais plus qu’un bon résultat sur son circuit pour définitivement s’imposer comme le petit prince du rocher.
Andrea Noviello